Comme l'Iran est grand, vieux et majestueux ! – (Sadeq Hedayat, écrivain iranien)
L’un des plus grands poètes iraniens, Saa’di, cite Bozorgmehr, le légendaire ministre de l’empereur sassanide Anushirvan :
« Donner une opinion non autorisée par le souverain, contrarier sa pensée, serait comme verser son propre sang »
Médire sur l’Iran pourrait, métaphoriquement, sinon évidemment ne verser aucun sang, mais entrainer des conflits émotionnels et intellectuels
L’Iran est riche de milliers d’années d’histoire, théâtre de multiples conflits au cours des siècles, et dont chacun a laissé une empreinte dans la nature, l’art, la littérature, l’architecture, les langues, en un mot, la Culture. C’est la richesse de cette diversité qui est la source de toutes ces émotions que ressentent ceux qui parcourent ce grand et noble pays.
La littérature persane est le joyau le plus étincelant de la culture iranienne, la plus grande contribution de l’Iran à la civilisation, enrichie par d’innombrables poètes, écrivains, locuteurs persans, natifs ou non. Le monde entier connait la poésie persane à travers les œuvres de Rumi, Hafez, Khayyam, Ferdowsi, Sa’di et tant d’autres. Aucune autre tradition littéraire n’égale cet héritage poétique considéré comme le plus élevé de l’humanité.
L’architecture iranienne, ancienne et médiévale, tant à Persépolis que face à la mosquée Jameh d’Ispahan révèle au visiteur équilibre et perfection. Il retrouvera cette majesté dans chaque édifice de toutes les époques de l’histoire du pays.
Couvrant plus de mille ans d'arts visuels, les miniatures persanes, les peintures et mosaïques modernes sont bien sûr liées à d'autres traditions artistiques mais sont uniques par leur identité iranienne distincte. Les tapis avec une grande variété sont de véritables œuvres d'art, délicates et raffinées.
Cela n'épuise pas la liste des réalisations iraniennes mais reste assez suffisant à présenter la variété et l'ancienneté de la Perse en tant qu’une civilisation importante.
Nous avons ainsi tout juste effleuré la variété des réalisation iraniennes et donné un petit aperçu de l’étendue du raffinement de cette civilisation majeure.
L’Iran est constitué d’un vaste plateau bordé par de hautes montagnes dont les remparts vertigineux empêchent les masses nuageuses porteuses de pluie de pénétrer l’intérieur du pays, véritable nature sauvage, rocheuse, parfois désertique. Les provinces extérieures sont humides et leur climat est assez malsain.Durant plusieurs mois, la chaleur y est intense et la population se regroupe dans de petits hameaux ou des bourgs agricoles, parfois encore protégés par d’anciens murs défensifs.
Les villes plus importantes se trouvent en plaine, au pied des montagnes, le long d’une ligne non uniforme d’oasis, là où les précipitations du printemps et la fonte des neiges ont à nouveau alimenté les cours d’eau. Cependant, ces oasis restent rares et petites et si Ispahan sur cette ligne, s’est développée, c’est grâce à la Zayandeh Rood. Cette rivière est quasi asséchée en été, mais la déviation d’un proche affluent du fleuve Karun, voici un siècle, a permis l’essor d’Ispahan qui est devenue un important centre industriel.
Quant à elle,,Téhéran, la capitale de l’Iran, où de gros travaux d’amélioration de l’approvisionnement en eau ont été effectués, n’a pu exister que grâce à une cinquantaine de canaux souterrains appelés Qanats, qui apportaient de l’eau de source depuis les montagnes d’Alborz à environ 20 km de là.
De même, il a fallu réaliser des prouesses techniques encore supérieures pour alimenter, grâce aux Qanats, parfois longs de plus de 100 kilomètres, des villes comme Yazd, Golpaygan, Saveh, Damghan, Kerman, Semnan, et bien d’autres.
La recherche et l’acheminement de l’eau ont été un combat permanent tout au long de l’histoire.
Le plateau iranien, où règne une pénurie d’eau permanente, contraste avec le pied des montagnes primordiales qui le bordent et qui recèlent de petites réserves d’eau, témoins ces étroites bordures de végétation, espaces verdoyants entre ciel et terre aride.
Et pourtant, bien plus encore que les anciens ne le croyaient, au sein de ces massifs montagneux que sont l’Alborz et le Zagros, de somptueuses gorges et vallées, régulièrement irriguées et richement dotées par la nature, ont permis l’épanouissement d’une vie très active tournée vers l’agriculture et l’élevage.
La chaîne Zagros d’environ 1300 km de long et 120 km de large, est formée de plissements parallèles réguliers et de hauteurs équivalentes. Ces plissements sont séparés par des dépressions pouvant atteindre 100 km de long et parfois 25 km de large. On y trouve tous les climats, de l’intense chaleur des basses vallées au froid intense des sommets aux neiges éternelles
Dès lors, selon les altitudes et les orientations, on y trouve les cultures les plus diverses.
Les chauds versants exposés à la mer et bénéficiant d’abondantes précipitations voient s’y développer, d’une part une agriculture florissante et d’autre part en toutes saisons, d’importants élevages de bétail.
Mais l’exploration de ces ressources impose un mode de vie très particulier aux habitants de la région. La chaleur du printemps pousse les bergers et leurs troupeaux des basses vallées où ils ont passé l’hiver, vers des altitudes plus élevées aux températures plus clémentes. Les premières neiges de la fin d’automne les renvoient à nouveau vers le bas.
Ce nomadisme ne concerne pas les tribus entières à la recherche de nourriture et d’eau pour hommes et bêtes, mais uniquement les bergers et leurs quelques accompagnants. Ils assurent une transhumance régulière entre des pâturages d’été et d’hiver, pour faciliter la croissance et la reproduction du troupeau dans les meilleures conditions. Une partie des familles, des femmes, des enfants, des personnes fragiles, âgées, ne participent pas à ces déplacements.
Le terme Perse utilisés durant des siècles, provient d’une région située au sud de l’actuel Iran, et que l’on appelait « Persis », « Pars » ou « Parsa », et qui se nomme aujourd’hui « Fars ».
Puis, au contact des grecs anciens, ou d’autres courants migratoires, la généralisation du terme s’est étendue à l’ensemble du plateau iranien.
Lorsque les Grecs (dont descendent les civilisations européennes) ont rencontré les Iraniens pour la première fois, les Iraniens perses venaient le pays en tant qu’Empire perse. Les habitants de cette région ont historiquement nommé leur pays l’Iran, « Terre des Aryens ». Le nom ‘’ Iran’’ a été officiellement adopté en 1935
De nos jours, le mot « Farsi » est le mot utilisé en Iran, correspondant au mot « Persan ».
Mais l’utilisation de ce terme est en déclin. Dans le monde anglophone, ou aussi en Europe, ce terme n’a plus, ni la connotation culturelle, ni le sens historique qu’il possédait autrefois. Il a tendance à devenir désuet en dehors de l’Iran, même d’un point de vue linguistique.
Le climat de l'Iran est très diversifié, allant des conditions tropicales dans le sud du golfe Persique et du détroit d'Hormoz à des conditions froides et parfois glaciales dans le nord à travers les montagnes d'Alborz et de Zagros.Les températures montrent un fort écart suivant les régions et les saisons; elles vont de températures très élevées dans les provinces côtières du Sud avec des moyennes annuelles dépassant les 40 degrés à des conditions beaucoup plus fraîches dans les parties nord du pays longeant la mer Caspienne et celles de la chaîne des montagnes d'Alborz. La différence de températures enregistrées en différentes régions d'Iran peut atteindre 50°C en hiver et 20 °C en été.
Le calendrier iranien.... Il est basé sur l'observation plutôt que sur des règles. Il fait commencer chaque année à l'équinoxe de printemps (vernal est tout à fait correct mais peu assez peu utilisé en français) qui est déterminé avec précision par l'observatoire astronomique de Téhéran.